Le cinéma geek des années 80 : Wargames (1983)
Rédigé par antistress le 10 janvier 2012 - 10 commentaires
Pour le F.B.I., c'est un espion international.
Pour le Pentagone, c'est une puissance mondiale.
Pour ses parents, c'est un gamin qui joue dans sa chambre avec son ordinateur.
Introduction
Notre panorama se poursuit avec WarGames (littéralement : Jeux de guerre) qui sort au cinéma en décembre 1983.
Rappelons rapidement le contexte culturel en citant quelques films sortis la même année : Le Retour du Jedi (qui clôt la trilogie Star Wars – à l'époque il n'y en avait qu'une), Tchao Pantin (qui offre à Coluche son premier rôle dramatique), Scarface (la célèbre version de Brian de Palma, avec Al Pacino et Michelle Pfeiffer), et les incontournbles Rocky III : L'Œil du tigre et Flashdance, avec leurs tubes respectifs : Eye of the tiger par Survivor et What A Feeling par Irene Cara.
Côté musique, l'album Thriller de Michael Jackson, sorti à la fin de l'année précédente, explose, emmené par le tube Billie Jean lui-même rapidement suivi de Beat It.
Quelques autres tubes sortis cette année-là : Au bout de mes rêves et Quand la musique est bonne (Jean-Jacques Goldman), Dès que le vent soufflera (Renaud), Sweet dreams (Eurythmics), New year's day (U2), C'est bon pour le moral (La Compagnie Créole), Mourir Sur Scene (Dalida), Maniac (Michael Sembello), Vladimir Illitch (Michel Sardou) et Total Eclipse Of The Heart (Bonnie Tyler).
Plus proche du thème du film, la micro-informatique en est à ses débuts. L'Apple II, premier modèle fabriqué à grande échelle, sort en 1977, qui amènera IBM à créer l'IBM PC en 1981. Chose remarquable lorsque l'on revoit le film : Internet n'existait pas encore...
Autre repère temporel : c'est au mois de septembre 1983 que Richard Stallman annonce le développement d’un système d’exploitation nommé GNU qui a pour but d’être un équivalent libre d’Unix. Il sera associé plus tard au noyau Linux pour donner GNU/Linux.
J'ai 7 ans quand le film sort en salles. Je le découvrirai un peu plus tard à la télévision. J'ai un bon souvenir de ce film, mais pas autant que d'autres sortis cette fameuse décennie.
Le film
Il s'agit d'un film américain à suspens de presque deux heures réalisé par John Badham (auteur la même année de Tonnerre de feu et un peu plus tard de Short Circuit).
Il fut nominé aux Saturn Award du meilleur film de science-fiction de 1984.
L’histoire qui se déroule en pleine guerre froide est celle de David Lightman, un jeune hacker qui, voulant pirater des jeux vidéos, se branche sur un ordinateur secret de l'armée américaine (le WOPR, qui abrite une intelligence artificielle). Croyant être aux commandes d'un jeu virtuel, le garçon déclenche sans le savoir le compte à rebours d'une troisième guerre mondiale.
Le rôle titre est tenu par Matthew Broderick (que l'on retrouvera en 1986 dans La Folle Journée de Ferris Bueller et qui partageait l'année dernière l'affiche du Casse de Central Park). Il est accompagné par Ally Sheedy (qui jouera dans The Breakfast Club, St. Elmo's Fire puis incarnera Stéphanie dans Short Circuit). Vous reconnaîtrez sans doute dans le pré-générique Michael Madsen qui effectuait là une de ses tous premières apparitions. Et le rôle du micro-ordinateur personnel du jeune David est tenu par l'IMSAI 8080 ;-)
La bande son est signée Arthur B. Rubinstein.
Le verdict
Le film démarre très fort, avec un pré-générique au suspens diabolique. Ensuite le jeune hacker nous est présenté dans son quotidien d'adolescent (la salle d'arcade, le lycée, sa chambre...) : cette partie est également très réussie, à la manière des séquences équivalentes que l'on peut trouver dans un Retour vers le futur. Mais contrairement à ce dernier, le suspens dramatique prend vite le pas sur la comédie. Et il ne faiblira plus jusqu'à la fin du film.
La réalisation et la bande son sont très réussies. Le WOPR est représenté par une grande armoire horizontale solidement ancrée au sol qui ressemble à un coffre fort géant bourré de diodes clignotantes qui témoignent de son activité. Il apparaît toujours dans un grondement qui contribue à le rendre presque aussi menaçant qu'un HAL dans 2001, l’Odyssée de l’espace. Sans même parler de sa voix synthétique qui est utilisée lorsqu'il est interrogé depuis un terminal. Les acteurs sont au diapason, à commencer par Matthew Broderick (quant à Ally Sheedy, elle n'est pas aussi bonne que dans Short Circuit mais ça passe).
Voilà un film que j'ai pris beaucoup de plaisir à (re)voir et que je conseille sans hésiter. Mais n'espérez pas vous détendre au visionnage : le suspens est très prenant !
À noter que le film connut en 2008 une suite sortie directement en DVD : Wargames: The Dead Code.