Le PC a 30 ans : souvenirs, souvenirs
Rédigé par antistress le 30 octobre 2011 - 6 commentairesPréambule
Vous avez peut-être noté que je suis dans ma période hardware en ce moment. Peut-être est-ce dû au fait que l'actualité Linux est plutôt calme en ce moment ainsi que Cyrille me le faisait remarquer dernièrement ? En tout cas j'adore me tenir informé des nouveautés technologiques et essayer de comprendre comment tout cela marche.
Introduction
Le PC a eu 30 ans cet été.
Jeune ado j'achetais des magazines spécialisés dans le hardware : ils étaient remplis de publicités qui étaient pour une bonne part des catalogues de prix d'assembleurs (le Web n'existait bien sûr pas alors). Et ce n'était pas la partie la moins passionnante pour moi !
J'ai toujours été passionné par le côté LEGO des PC : se documenter sur les meilleurs composants avant de faire sa propre sélection en fonction des performances et aussi fatalement du prix à débourser...
Je ne me souviens plus exactement de la date à laquelle j'ai commencé à m'y intéresser, mais je me souviens que la première configuration que j'avais virtuellement assemblée avait un processeur 486 et un bus VLB pour exploiter la carte graphique (le top comparé au bus ISA qui montrait ses limites) de sorte que ça devait être dans la première moitié des années 1990. Compte tenu des sommes nécessaires à l'époque, l'acte d'achat n'est intervenu que quelques années plus tard...
Souvenirs, souvenirs
Remontons un peu le temps :
Je suis à l'école primaire. Le premier PC que j'ai vu tourner était celui des parents d'un copain : un Amstrad PC-1512 muni de deux lecteurs de disquette 5"1/4 et dont l'affichage était limité à quelques couleurs . Il m'avait montré un jeu de course en 3D surfaces pleines en vue subjective (Hard Drivin' ?). Le tout était d'une lenteur effroyable (une image par seconde au mieux). Si je n'avais pas été impressionné par le jeu, je l'avais été par la machine.
Un peu plus tard, au collège, j'ai eu un ordinateur Thomson MO6 à lecteur de cassettes, acheté par mes parents sur les conseils du prof de maths de l'école quand l'Amstrad CPC était en vogue (merci le plan informatique pour tous). Pourtant j'ai beaucoup aimé m'initier au BASIC (d'origine Microsoft...) avec cette machine : comme avec les IBM PC originaux, l'environnement de programmation était chargé dans la ROM (heureusement car le chargement des jeux sur cassettes mettait facilement 30 minutes... en parlant jeux tous n'étaient pas bons loin de là, mais « L'héritage » édité par Infogrames et « L'aigle d'or » édité par Loriciels m'ont profondément marqués : le premier parce qu'il est sans doute le premier jeux d'aventure auquel j'ai joué et qu'il était bien déjanté, et le deuxième pour son ambiance formidable) et un guide remarquablement clair et didactique était fourni avec la machine. D'ailleurs, plus tard, lorsque j'ai acheté mon premier PC, je n'ai pas compris pourquoi aucun langage de programmation n'était fourni : vous aviez un PC avec Windows : so what ?
Sortis un peu plus tard, les Atari ST et Amiga 500 me faisaient rêver. J'achetais parfois le magazine Generation 4, en plus du traditionnel TILT, pour les superbes photos d'écrans de jeux d'aventure tournant sur ces machines.
C'est finalement une console Nec PC-Engine que j'achetais pour le jeu : extraordinaire console qui recevait les meilleurs jeux d'arcade de l'époque (Tiger Heli de Taito...) sans parler des créations originales à jouer à 4 simultanément (Bomberman d'Hudson Soft...) ou de la série de jeux de plateformes PC KID (du même Hudson Soft) et qui mériterait un billet dédié. Celle-ci sera suivie d'une Super Nintendo qui sera elle même suivie d'une Sega Saturn, elle même laissant la place à une Sony Playstation (quatre consoles, quatre fabricants tout de même) suivie d'une Nintendo 64 puis d'une Nintendo GameCube (avec laquelle je m'amuse toujours à Mario Kart et Mario Tennis à 2-4 joueurs). Une Nintendo GameBoy (première du nom) m'a également accompagné un moment...
Au début des années 1990, je suis au Lycée, et un mot s'impose très vite : multimédia. On le trouvait employé partout, à tort autant qu'à travers. Le PC est devenu multimédia en intégrant une carte vidéo (S)VGA, une carte son ainsi qu'un lecteur de CD-ROM. Un nouveau terrain de jeu (c'est le cas de le dire) s'offrait alors à lui. Des kits d'upgrade pour le parc existant étaient vendus à partir de 1993, comportant une carte son, un lecteur CD-ROM et un jeu exploitant ce nouveau support, typiquement un jeu offrant des séquences Full Motion Video. Je me souviens ainsi de kits intégrant Rebel Assault ou The 7th Guest (jeu sorti en 1993 qui nécessitait de multiples CD-ROMS et offrait des séquences FMV en 640x320 à 15 i/s, ouvrant la voie à d'autres jeux dont la suite, The 11th Hour, qui sortira en 1995 avec des séquences FMV en 640x480 à 30 i/s). Une nouvelle catégorie de jeux apparaît : les films interactifs tels Dragon's Lair et Space Ace ou encore Mad Dog McCree. Le genre de jeu qui s'épanouit sur la console 3DO lancée à cette période et qui fait rêver sur la papier (la console offre de beaux graphismes mais il s'agit soit de séquences vidéos soit de graphismes 3D pré-calculés et la jouabilité était en retrait).
Pendant toute cette période (grosso modo de l'Atari ST à la déferlante de jeux FPS en 3D pour PC), Delphine Software, Sierra et LucasArts font le bonheur des amateurs de jeux d'aventure.
Personnellement, je me suis équipé un peu plus tard, après la sortie du Pentium et de Windows 95. Précisément : en octobre 1997 (je rentre en quatrième année de faculté). C'était une configuration achetée environ 10.000 FRF chez un assembleur parisien, à base de processeur Pentium MMX 166MHz, chipset TX, 32 MO SDRAM, disque dur 4,3 Go, carte graphique Matrox Millenium 2 Mo (la Matrox Mystique qui gérait le placage de textures et qui coûtait moins cher était en rupture de stock :-/) et écran CRT 15 pouces. Ce PC n'était pas connecté et j'allais à la fac avec mes disquettes pour télécharger les nouveaux pilotes logiciels.
J'ai eu une expérience de jeu mémorable avec Gabriel Knight : The Beast Within, un jeu fantastico-policier exploitant la FMV sorti en 1995 mais auquel j'ai joué quelques années après dans sa version « budget », puis, plus tard avec Blade Runner que m'avait prêté un ami. Tel Tom Sawyer, j'étais taillé pour l'aventure ;-)
Rapidement, l'arrivée de 3DFx avec la carte 3D Voodoo ouvre avec fracas la voie de la 3D grand public et marque le déclin des jeux d'aventure point and click et des jeux à scrolling 2D (plateformes, action etc.). Bref, après avoir passé ma jeunesse à convoiter les jeux d'aventure sur Atari ST, Amiga 500 et PC, ceux-ci désertent le PC au moment où je me décide à me couper un bras pour m'équiper... Si l'on ajoute que, étant habitué aux joypads des consoles, je n'ai jamais été à l'aise pour jouer au clavier, vous comprendrez que mon expérience vidéo ludique sur PC est restée anecdotique... Finalement le Web et GNU/Linux seront les deux jeux auxquels je me serai le plus adonné sur PC.
Fin des années 90 /début des années 2000, je vendais mon Pentium MMX 166 MHz gravé en 280 nm (on parle alors de 0,28 micromètres !) pour m'acheter à Montgallet un Celeron Mendocino gravé en 250 nm (le premier à gérer un cache de niveau 2, cadencé à la même fréquence que le processeur qui plus est) tournant à 400 Mhz (6x66 Mhz) sur slot 1 avec une carte mère Abit BH6 1.0 (chipset BX mythique), 64 Mo de RAM et un disque dur de 20 Go. En passant le bus à 75 Mhz, le processeur montait à 450 Mhz et tout le système (bus PCI...) tournait un peu plus vite. Contrairement à la première configuration que j'avais construite d'après les informations récoltées dans les magazines achetés en kiosques, pour celle-ci et les suivantes le Web me sera un d'une grande aide (comment ne pas citer le site HardWare.fr dirigé par Marc Prieur et son indispensable forum dans lequel il intervient régulièrement d'ailleurs ?).
Une carte 3DFx Voodoo, achetée d'occasion à un ami qui passait à la version 2, épaula ensuite la Millenium.
La mise à jour suivante intervint rapidement : le Celeron II 566 MHz (8.5x66 MHz) Coppermine gravé en 180 nm pouvait fonctionner sur ma carte mère moyennant un adaptateur Slot 1 -> socket 370. Je portais la mémoire vive à 320 Mo et l'upgrade restait ainsi abordable. D'autant qu'on me proposa de me racheter mon disque dur au prix d'un neuf (quelqu'un qui voulait récupérer le contrôleur d'un disque identique au sien qui avait lâché avec ses données dedans) et je pu ainsi remplacer mon disque dur par un de 40 Go. Je faisais tourner le processeur à 640 MHz (8.5x75 MHz). Pour vous situez, cette configuration me permettait de faire tourner le logiciel de montage vidéo Vegas Video sous Windows XP sans soucis.
Une ATI Rage 128 puis une RADEON 8500 LE (acquise une fortune : 1.800 FRF pour une carte graphique c'était plus cher qu'une console complète de l'époque, et encore la dénomination « LE » désignait la version « budget » de la carte !) permirent de faire tenir cette configuration longtemps.
Jusqu'à l'achat d'occasion d'un Pentium 4C Northwood (dernier modèle avant le calamiteux Prescott !) gravé en 130 nm avec une carte mère Asus P4P800 DELUXE et 1 Go de mémoire vive. À partir de là la capacité des disques durs se compte en centaines de Go.
Ayant abandonné Windows XP pour GNU/Linux à la sortie d'Ubuntu 5.10, mon achat suivant (mi-2008) tint compte de la bonne prise en charge du matériel par les pilotes libres. J'achetais (sur le Web cette fois, le monde ayant changé depuis mes débuts de PCiste) un Core 2 Duo E7200 Wolfdale à 2,53 GHz gravé en 45 nm avec une carte mère équipée d'un chipset 945G/945GC embarquant un circuit graphique Intel GMA 950 (la deuche des GPU : une valeur sûre, d'autant qu'à cette époque beaucoup de développeurs de la pile graphique de Linux l'utilisent) et 2 Go de mémoire vive.
Au final j'ai revendu tous mes composants au fur et à mesure des mises à jour (sauf la carte ATI RADEON 8500 LE qui a fini récemment dans le bac de recyclage des composants électroniques d'un magasin de bricolage) et j'ai toujours essayé de trouver le bon rapport qualité/prix pour ne pas dépenser inutilement dans des performances qui seraient de toutes façon vites dépassées. Ce qui ne m'a pas empêché de claquer des sommes importantes dans mon PC, mais j'investissais plutôt dans les périphériques, qui apportent un vrai plus en termes de confort et qui ont le bon goût de ne pas devenir obsolètes à la même cadence que les composants internes. Ainsi j'ai acheté un écran TFT LCD Compaq TFT7020 17 pouces (format 4/3) VGA/DVI avant que la technologie ne soit complètement démocratisée (6.000 FRF fin janvier 2002 !), et c'est toujours mon écran à l'heure actuelle (Mise à jour du 3 octobre 2012 : plus maintenant). Je me suis offert un clavier compact en aluminium HIPER qui est franchement classe. Et j'ai pas mal investi dans le silence : jusqu'à mon Core 2 duo E7200 actuel, je n'avais aucun autre ventilateur dans mon PC que celui de l'alimentation (qui ne tournait jamais). Mes CPU/GPU ont toujours été refroidis passivement, par des radiateurs assez hauts de gamme (ZALMAN ZM17-CU pour la Radeon 8500, Jamiquon Aqua 600 pour le Celeron II, Scythe NCU-2000 pour le P4C, Noctua NH-U12P pour mon Core 2 Duo actuel).
Ma prochaine configuration sera un Ivy Bridge, le successeur du Sandy Bridge dont je vous parlais récemment et qui a remplacé le GMA 950 chez beaucoup de développeurs. Son rendement énergétique promet d'être encore plus impressionnant. Il sera accompagné de 8 Go de mémoire vive, soit deux fois plus que mon premier disque dur !
Pour finir, voici résumée graphiquement (grâce au logiciel libre LibreOffice Calc) l'évolution des composants de mes configurations successives (un peu plus de 10 ans séparent le premier du dernier achat) :
Lire la deuxième partie : Le PC a 30 ans : évolution technique.